Des moyens financiers et humains pour préserver l’éducation nationale à Gennevilliers

Patrice Leclerc
Gennevilliers

Voeu du conseil municipal du 25 juin 2025

La municipalité de Gennevilliers alerte systématiquement le ministère de l’Education nationale et ses services départementaux des dysfonctionnements que les élèves du premier et second degré de la ville subissent : professeurs absents non remplacés, remplacements fragiles par manque de personnel, suppressions de dispositifs. A cela s’ajoute la discrimination subie par le quartier des Agnettes, sorti de l’éducation prioritaire, mais qui figure pourtant parmi les quartiers prioritaires. Elisabeth Borne, actuelle ministre de l’Education nationale, avait reconnu cette contradiction pendant son mandat de Première ministre mais il n’est toujours pas classé REP.

À ces dysfonctionnements s’ajoute une réalité occultée par les statistiques officielles : les effectifs annoncés par classe en début d’année scolaire ne reflètent jamais la réalité vécue par les élèves et les enseignants. En raison de la pénurie d’enseignants et des absences répétées qui se manifestent tout au long de l’année d’un établissement à l’autre et d’une classe à l’autre, les enfants privés d’enseignant sont systématiquement ventilés dans d’autres classes. Cette pratique de répartition d’urgence génère des sureffectifs ponctuels mais récurrents, dégradant les conditions d’apprentissage et alourdissant la charge de travail des enseignants présents.

Après la rentrée catastrophique de 2023, durant laquelle dix enseignants manquaient à l’appel pour 200 enfants, la situation s’était améliorée grâce à la forte mobilisation de la communauté éducative : parents, enseignants et élus savent réagir quand le faut. Cependant, depuis septembre 2024, la ville a interpelé le Ministère et la Direction Départementale des services de l’Education nationale au moins huit fois sur des sujets liés à l’absence non remplacée de professeurs, à la question du REP Agnettes, au non-renouvellement d’un contrat d’enseignant au collège, de la fermeture de la seule classe préparatoire AVPB au lycée Galilée. Et enfin, l’annonce de la fermeture de 17 classes dans le premier degré.

Aujourd’hui la mobilisation des parents et des enseignants ne faiblit pas. La communauté éducative exige des réponses concrètes pour améliorer les conditions d’enseignement à Gennevilliers. Aujourd’hui, le ministère de l’Education nationale ne remplit pas entièrement sa mission : continuité pédagogique et plein droit à l’éducation des élèves de Gennevilliers manquent à l’appel. 

Depuis plusieurs années, nous alertons le Ministère sur les incessantes difficultés que rencontre la communauté éducative tout au long des années scolaires. Cette baisse des moyens humains et financiers nous alarme et nous inquiète dans un contexte politique et économique qui stigmatise davantage les quartiers populaires et qui creuse les inégalités sociales et en l’occurrence, éducatives. Il est du devoir du ministère de trouver les solutions urgentes pour pallier les difficultés structurelles dont souffre l’Education nationale.

Dans le cadre de ses compétences, la ville de Gennevilliers continue de prendre ses responsabilités en tant qu’actrice de la communauté éducative et se mobilise pour offrir des moyens et des actions concrètes: soutien aux élèves en décrochage scolaire par le biais du Programme de Réussite Educative (PRE) et du Fil continu, classes transplantées gratuites, aides aux devoirs, soutien au développement du réseau étudiants, création d’unités d’enseignement maternelle et élémentaire pour les enfants porteurs de troubles autistiques, lancement du projet d’un 4ème collège avec le Département des Hauts-de-Seine, végétalisation et renouvellement des usages dans les cours des écoles, développement de la cité éducative.

La ville poursuivra son soutien à la mobilisation légitime des parents d’élèves et des enseignants pour une meilleure prise en compte des besoins des élèves de Gennevilliers. 

La ville poursuivra son soutien à la mobilisation légitime des parents d’élèves et des enseignants pour une meilleure prise en compte des besoins des élèves de Gennevilliers. 

Rappelant que l’éducation est essentielle pour l’épanouissement individuel et collectif, 

Le Conseil municipal demande au Ministre de l’Education nationale :

  • – de renforcer les moyens alloués à la brigade des Hauts-de-Seine pour assurer le remplacement des enseignants absents de Gennevilliers
  • – de comptabiliser et de communiquer les effectifs réels par classe tout au long de l’année scolaire, incluant les répartitions d’élèves liées aux absences non remplacées et de mettre en place un dispositif de suivi en temps réel des conditions effectives d’enseignement dans les établissements
  • – d’assurer le recrutement des enseignement titulaires pour la rentrée 2025
  • – d’aligner les Réseaux d’Éducation Prioritaire (REP) sur les quartiers ANRU, l’alignement du taux d’encadrement des écoles orphelines sur celui de l’éducation prioritaire dans les 100 écoles en Quartiers Politique de la Ville les plus défavorisées, la création des classes de très petite section à la rentrée 2026, le renforcement de la prévention et de la prise en charge des problématiques de santé mentale des jeunes.

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