Voeux adopté par le conseil municipal de Gennevilliers le 24 septembre 2025
La situation à Gaza, après 23 mois de guerre génocidaire menée par Israël, a empiré durant l’été. L’ONU a officiellement déclaré la famine, provoquée délibérément par l’État d’Israël alors que les aides humanitaires restent bloquées dans les pays voisins. A cette déclaration s’ajoutent les conclusions de la Commission d’enquête internationale indépendante de l’ONU sur le territoire palestinien occupé qui confirment qu’Israël a commis un génocide à l’égard des Palestiniens dans le cadre de la guerre menée à Gaza en riposte aux attaques sanglantes du Hamas le 7 octobre 2023. Aux bombardements ciblant la population civile, aux assassinats ciblés visant les journalistes, et aux destructions systématiques d’infrastructures s’ajoutent des massacres autour des centres dits de distribution. La population subit la faim, la soif, le manque de médicaments et les bombardements, les enfants étant les premières victimes. Toute la population est désormais menacée de mort.
Le gouvernement israélien, malgré les mises en garde de l’ONU et de nombreux États, met en œuvre un plan visant à s’emparer de la ville de Gaza. La population, déjà bombardée et réfugiée dans des abris précaires, est contrainte de se déplacer, tandis qu’Israël annonce son intention de raser entièrement cette grande ville palestinienne.
En Cisjordanie, dont Jérusalem-Est occupée, la population subit siège, déplacements forcés, exactions, arrestations arbitraires, démolitions de maisons de la part de l’armée et des colons, tandis que l’extension des colonies continue. Le parlement israélien a voté l’annexion de la Cisjordanie et le plan de colonisation de la zone « E1 », qui coupe la Cisjordanie en deux et rend impossible la création d’un État palestinien. Le premier ministre israëlien honteusement soutenu par les Etats-Unis a affirmé le 11 septembre « il n’y aura pas d’Etat palestinien, cet endroit nous appartient ».
En toute impunité, Israël poursuit ses bombardements au Liban, en Syrie et au Qatar, dans une stratégie guerrière visant à « redessiner » le Moyen-Orient, sinon à y semer le chaos.
La Ville de Gennevilliers condamne la guerre génocidaire menée par Israël contre le peuple palestinien. Elle dénonce l’impunité dont bénéficie cet État avec le soutien actif des États-Unis et l’absence de sanctions européennes, ainsi que les violations répétées du droit international et son projet de déplacement et d’élimination des Palestiniens. Cette situation constitue une véritable honte pour l’humanité et va marquer notre siècle.
Lors de l’Assemblée générale des Nations Unies le 22 septembre, le président de la République française a reconnu l’État de Palestine. Cette décision, bien que tardive et assortie de conditions restreignant la souveraineté palestinienne, ne prend tout son sens que si elle s’accompagne d’un véritable respect du droit à l’autodétermination des peuples et de mesures concrètes pour mettre fin à l’occupation, à la colonisation et à l’apartheid subis par le peuple palestinien.
L’urgence est de sauver le peuple palestinien face aux massacres et à la famine, ce qui nécessite des actes immédiats.
Le conseil municipal demande au gouvernement d’intervenir pour exiger :
- La réouverture immédiate et massive à l’aide humanitaire à Gaza sous le contrôle de l’ONU et des ONG internationales, et l’accès de Gaza aux soignants et journalistes internationaux.
- La conclusion d’un cessez-le-feu immédiat et durable à Gaza, l’arrêt immédiat des bombardements et le retrait des troupes terrestres israéliennes, la libération des prisonniers politiques palestiniens et la libération des otages israéliens du Hamas.
- L’engagement d’une force de protection de la population palestinienne de Gaza sous l’égide de l’Assemblée Générale de l’ONU, ayant notamment la mission de de superviser et d’assurer l’acheminement de l’aide alimentaire, sanitaire, humanitaire.
- La mise en œuvre par la France des mandats de la CPI et l’ouverture d’enquêtes sur les Franco-israélienset membres du Hamas de nationalité française susceptibles d’avoir commis des crimes de guerre
- Que la France engage des sanctions contre Israël, sur le plan diplomatique et par la remise en cause des coopérations commerciales, universitaires et de recherche avec Israël.
- La suspension de l’Accord d’Association entre l’Union européenne et Israël.
- Le boycott des produits, entreprises et institutions israéliennes ou internationales directement liées à l’occupation ou au soutien du régime israélien.
Je lis ce texte avec une profonde émotion et une conscience aiguë de la tragédie qui se déroule. L’indifférence face à la souffrance palestinienne est une honte pour notre monde. Les appels à l’aide humanitaire sont si urgents, et la impunité accordée à Israël, soutenue par les États-Unis, est inacceptable. La reconnaissance de l’État de Palestine, bien qu’avec des conditions restrictives, est un pas, mais il doit être suivi d’actions concrètes pour mettre fin à l’occupation et garantir le droit à l’autodétermination. Les sanctions et une action internationale forte sont nécessaires pour briser cette impasse meurtrière. On ne peut plus rester assis sur le côté face à un génocide en marche.