Intervention de M’Hamed Binakdane
Chers élus, chères Gennevillois et Gennevillois,
Le débat d’Orientations Budgétaires constitue la première étape du cycle budgétaire annuel.
C’est un moment politique important, parce qu’il permet de présenter une stratégie, d’assumer des choix et de donner un cap, et cela dans un contexte financier de plus en plus contraint.
Le ROB n’est pas un exercice technique : il éclaire les décisions qui conduiront à l’adoption du budget primitif 2026, à partir d’un diagnostic clair de la situation économique, financière et institutionnelle dans laquelle se trouvent les collectivités locales.
Depuis le début du mandat, notre ligne est constante : conjuguer rigueur de gestion, investissements structurants et stabilité fiscale, pour accompagner la croissance de Gennevilliers et améliorer durablement le cadre de vie de ses habitants.
Mais comme en 2025, cet exercice est rendu particulièrement difficile par les choix faits au niveau national.
Alors que l’État peine à maîtriser la dérive de ses comptes, les collectivités locales ( qui ne représentent qu’une part marginale de la dette publique ) sont de nouveau mises à contribution.
Les collectivités assurent pourtant près de 70 % de l’investissement public civil. Elles financent les écoles, les équipements, la transition écologique, les services publics du quotidien.
Malgré cela, le gouvernement, soutenu par la droite et l’UDI, choisit une fois encore de faire peser l’effort budgétaire sur les territoires plutôt que de s’attaquer aux véritables causes des déséquilibres financiers de l’État.
C’est dans ce contexte exigeant que Gennevilliers prépare son budget 2026 : avec lucidité, responsabilité, et la volonté affirmée de protéger ses services publics, ses habitants et ses investissements pour l’avenir.
Pour comprendre pleinement les orientations budgétaires que nous proposons, il est indispensable de commencer par le contexte national dans lequel elles s’inscrivent.
Un contexte qui n’est pas neutre, et dont les conséquences pèsent directement sur nos finances locales.
1. Un contexte national dégradé par des choix politiques
Le contexte dans lequel nous construisons ce ROB est marqué par une crise politique durable et une situation des finances publiques dégradée.
Mais cette situation n’est pas une fatalité économique : elle est le résultat de choix politiques successifs portés par les gouvernements de droite et du centre, aujourd’hui incarnés par l’UDI et ses alliés. »
« Depuis plus de dix ans, ces choix reposent sur une même logique :
– baisse massive des recettes de l’État au profit des plus favorisés,
– cadeaux fiscaux aux grandes entreprises,
– et, pour compenser, mise à contribution des collectivités locales, pourtant responsables et investisseuses. »
« Les collectivités représentent moins de 10 % de la dette publique, mais réalisent près de 70 % de l’investissement public.
Et pourtant, ce sont elles que la droite et l’UDI choisissent de ponctionner.
Slide 4 – Le PLF 2026 : l’austérité imposée aux villes
Le Projet de loi de finances 2026 s’inscrit pleinement dans cette logique austéritaire.
Il impose aux collectivités une contribution massive de 7,5 milliards d’euros, sans tenir compte de la réalité des territoires populaires.
Les mesures sont connues :
– suppression de mécanismes de compensation,
– baisse des dotations,
– fragilisation des financements de l’investissement local,
– recul du Fonds vert alors même que l’État proclame l’urgence climatique.
À Gennevilliers, le risque est clair : 3,2 millions d’euros de pertes potentielles dès 2026, sans compter les subventions d’investissement.
Ce sont malheursement des moyens en moins pour les écoles, la santé, la culture, le sport ou la solidarité.
Slide 5 . Malgré tout, une situation financière solide grâce à nos choix
Face à ces attaques répétées, Gennevilliers tient.
Et si nous tenons, ce n’est pas par hasard, ce n’est pas parce que Gennevilliers est une « ville riche ». C’est le résultat d’une stratégie financière cohérente et assumée durant tout le mandat et au-delà.
Nos ratios financiers montrent que la Ville reste plus solide que la moyenne des communes de même strate, du département et de l’EPT.
Nous dépensons plus par habitant parce que nous assumons un choix politique : investir dans les services publics et les équipements parce que nos habitants en ont besoin.
Et contrairement à ce que certains voudraient faire croire, cela n’empêche pas de préserver une épargne nette supérieure à la moyenne.
Slide 6 : Des pertes notables en dépenses et en recettes non récupérables par les ponctions répétées des gouvernements successifs
Cette slide illustre un point essentiel : les pertes que nous subissons sont à la fois des pertes de recettes et des charges nouvelles, et surtout elles sont durables, non récupérables, car elles résultent de ponctions répétées décidées au niveau national.
Concrètement, la loi de finances 2025 a déjà produit un choc pour Gennevilliers : 1,9 M€ de pertes, dont +0,9 M€ liés à la hausse des cotisations CNRACL et -1 M€ sur la DCRTP.
Et ce n’est pas fini : le PLF 2026 fait pesé un risque supplémentaire de 3,2 M€, même sans compter une nouvelle hausse CNRACL. À cela s’ajoute la trajectoire déjà actée de hausse des cotisations, soit +0,9 M€ en 2026, et +3,8 M€ au total étalé sur 4 ans.
Résultat : en 2026, la perte cumulée serait supérieure à 6 M€, si la ponction 2025 n’est pas compensée. Et en 2027, on atteint un ordre de grandeur de 7 M€ de risque cumulé, en additionnant pertes réelles et risques.
Ce graphique montre aussi d’où viennent les impacts : CNRACL, DCRTP, évolution du FCTVA de fonctionnement, baisse liée aux locaux industriels…
Et je le dis clairement : quand la droite et l’UDI parlent de “rigueur”, dans les faits, c’est surtout une facture transférée aux communes, donc aux habitants, via nos budgets locaux. Nous, notre responsabilité, c’est de mesurer précisément l’impact, d’anticiper, et de protéger au maximum nos services publics et nos investissements.
Face à ces pertes cumulées et à ces risques durables, la question centrale devient la suivante :
comment Gennevilliers encaisse ces chocs sans renoncer à ses priorités et sans fragiliser ses équilibres financiers ?
C’est précisément ce que montre la slide suivante, à travers l’analyse de notre situation financière comparée.
Slide 7 Un bilan clair : protéger, investir, transformer
Depuis le début du mandat, nous avons fait un choix constant :
ne pas faire payer aux habitants les politiques d’austérité décidées ailleurs.
Concrètement, cela signifie :
– le maintien des subventions aux associations,
– le soutien au Centre Action Social et à la Caisse des écoles,
– Parce que le service public est le patrimoine de ceux qui n’en n’ont pas, nous faisons le choix d’un service public municipal fort contre la privatisation, incarné par une masse salariale assumée,
– et des investissements massifs dans les quartiers et les équipements.
Près de 337 millions d’euros d’investissements sur le mandat, dont 281 millions déjà réalisés.
C’est historique. Et c’est un choix politique clair, à rebours de la logique de repli prônée par la droite.
Slide 8 : Cette slide montre une réalité simple : les recettes de fonctionnement progressent peu et sont largement figées.
La hausse de la DSU et du FSRIF est réelle, mais elle reste très en deçà du recul de la DCRTP, qui représente à elle seule près de 2 M€ de pertes.
La revalorisation des bases fiscales est faible, autour de +1 %, et ne permet pas de compenser les chocs décidés au niveau national.
Les recettes usagers progressent légèrement, notamment au Centre Municipal de Santé, et nous poursuivons une recherche active de subventions auprès de nos partenaires.
Mais le graphique est clair : les dépenses augmentent plus vite que les recettes. C’est l’effet de ciseaux imposé par les politiques nationales de la droite et de l’UDI, que nous devons absorber sans renoncer à nos services publics.
Quand les recettes progressent peu et que les charges augmentent sous l’effet des décisions nationales, l’impact se fait mécaniquement sentir sur un indicateur central de notre trajectoire financière : l’épargne.
C’est ce que montre la slide suivante, qui illustre à la fois la résistance de notre épargne en 2026 et les vigilances indispensables pour les années qui suivent
Slide 9 . 2026 : tenir le cap dans un contexte de tensions accrues
Cette slide est centrale, parce qu’elle montre à la fois notre capacité de résistance et les limites du modèle tel qu’il nous est imposé.
En 2026, l’épargne de la Ville reste préservée, ce qui est un signal de solidité financière. Mais elle est clairement mise sous tension.
Pour la deuxième année consécutive, la baisse des ressources décidée par l’État se combine à de nouvelles charges imposées. C’est exactement ce que l’on voit avec l’érosion de l’épargne nette quand on intègre les effets réels et projetés des lois de finances.
La DCRTP et la compensation sur les locaux industriels représentent à elles seules un risque de près de 10 M€ de pertes cumulées avant même le PLF 2026, puis encore 7,2 M€ après si celui-ci était adopté dans les conditions actuelles.
« Le graphique le montre bien : sans les ponctions de l’État, notre épargne resterait à un niveau confortable. Avec ces ponctions, elle s’érode fortement à partir de 2026, et encore davantage en 2027.
Face à cette trajectoire, la stabilité de l’épargne devient un enjeu stratégique majeur : elle conditionne notre capacité à financer les investissements et à limiter le recours à l’emprunt.
C’est pourquoi nous parlons ici de vigilance, pas de renoncement : vigilance face aux désengagements de l’État, et responsabilité dans la conduite de notre stratégie financière.
Préserver l’épargne est indispensable, mais l’épargne n’est pas une fin en soi.
Elle n’a de sens que si elle permet de financer les investissements utiles et de préparer l’avenir de la ville.
C’est précisément ce que montre la slide suivante, consacrée à notre effort d’investissement.
Slide 10 : Dépenses d’équipements : Près de 337 M€ investis sur le mandat
Cette slide illustre clairement nos choix politiques.
Avec près de 337 M€ investis sur le mandat, dont 281 M€ déjà réalisés et encore 114 M€ d’ici 2027, Gennevilliers connaît un niveau d’investissement inédit. »
Ces investissements concernent des équipements publics, les quartiers, le cadre de vie, et la transition écologique. Ce sont des réalisations concrètes, visibles par les habitants.
Dans un contexte où la droite et l’UDI organisent l’austérité et le désengagement de l’État, nous faisons le choix inverse : investir localement pour répondre aux besoins et préparer l’avenir.
Le graphique le montre : malgré les contraintes, l’effort d’équipement est maintenu sur toute la durée du mandat. C’est le résultat d’une stratégie financière anticipée et assumée.
Un tel niveau d’investissement suppose évidemment des choix de financement.
La question n’est donc pas d’investir ou non, mais comment nous finançons ces investissements tout en préservant l’avenir de la Ville.
C’est l’objet de la slide suivante, consacrée au recours à l’emprunt et à notre trajectoire de désendettement.
Slide 11 . Emprunt et dette : une trajectoire maîtrisée
Cette slide montre que le recours à l’emprunt reste strictement maîtrisé.
Le ratio de désendettement demeure nettement en dessous du seuil d’alerte de 12 ans, ce qui confirme la solidité financière de la Ville.
La légère hausse du ratio ne traduit pas une dérive locale, mais les effets des politiques nationales : baisse de l’autofinancement et contraintes accrues sur les collectivités.
Nous faisons donc le choix d’un emprunt utile, responsable et encadré, au service des investissements et de l’avenir de Gennevilliers.
Autrement dit, quand la droite et l’UDI imposent l’austérité aux collectivités, elles nous contraignent mécaniquement à mobiliser davantage l’emprunt pour continuer à investir.
Nous, nous faisons le choix d’un emprunt utile, encadré et responsable, au service des habitants et de l’avenir de Gennevilliers.
Derrière ces chiffres, il y a surtout des réalisations concrètes.
Les slides suivantes illustrent comment ces investissements se traduisent, très concrètement, dans les quartiers et dans la vie quotidienne des habitants.
Slide 12 : Des investissements au service de la population à travers quelques illustrations
Ces images montrent très concrètement à quoi servent nos investissements.
Le quartier des Chanteraine, c’est un projet qui répond d’abord aux besoins des habitants de Gennevilliers, notamment en matière de logement et de cadre de vie. »
Il s’inscrit dans la croissance de la population gennevilloise telle qu’elle existe aujourd’hui, avec l’objectif d’améliorer les conditions de vie, les espaces publics et l’environnement urbain.
C’est exactement le rôle de notre vision de l’investissement public : répondre aux attentes des habitants et organiser le développement de la ville de façon équilibrée.
Slide 13 : Des investissements au service de la population à travers quelques illustrations
Henri Wallon, la crèche Potamia et la ferme des Argentières, ce sont des investissements du quotidien : pour l’école, la petite enfance et l’alimentation durable.
Ils répondent directement aux besoins des familles gennevilloises et améliorent concrètement la vie quotidienne. Le Projet Alimentaire de Territoire, avec la ferme des Argentières, répond à un enjeu très concret : l’accès à une alimentation de qualité pour les Gennevillois.
Il permet de renforcer les circuits courts, de soutenir une production locale, et d’alimenter notamment la restauration collective. C’est un projet utile, à la fois social, environnemental et éducatif et financier à terme il nous permettra de réduire nos couts, tout en gardant une qualité de produit.
Chanteraine, Henri Wallon, les crèches, le Projet Alimentaire de Territoire – illustrent une ville qui se transforme concrètement.
Ce ne sont pas des annonces que nous ne pourrons pas tenir, non ce sont des réalisations issues de nos engagements.
Slide 14 et 15 : Le grands axes politiques pour 2024 : Un budget volontariste au service des Gennevillois et de la ville de demain
Les slides suivantes résument le sens du budget que nous construisons.
C’est un budget volontaire, au service des Gennevillois, qui cherche à répondre aux besoins du quotidien tout en préparant l’avenir de la ville. »
Il s’appuie d’abord sur des politiques très concrètes :
l’aménagement et l’embellissement de la ville, la transition écologique, le développement économique, l’éducation, la jeunesse, la culture, le sport, et le soutien aux familles.
Ce sont des politiques de proximité, qui touchent directement la vie quotidienne des habitants.
Ce budget porte aussi une attention forte aux solidarités :
la petite enfance, malgré les tensions de recrutement, la lutte contre la précarité, l’accès aux soins, et le soutien à la vie associative, qui joue un rôle essentiel à Gennevilliers.
Enfin, il affirme des choix clairs :
la défense des services publics, une administration accessible et efficace, une politique de ressources humaines responsable, le renforcement de la démocratie locale, et le droit à la tranquillité.
Dans un contexte de contraintes budgétaires croissantes imposées par l’État, ces orientations traduisent une ligne constante :
ne pas renoncer à l’action publique locale, et continuer à agir au service des habitants.
Conclusion – ROB 2026
Ce Rapport d’Orientation Budgétaire 2026 montre une chose essentielle :
malgré un contexte national marqué par l’austérité, l’instabilité et le désengagement de l’État, Gennevilliers tient ses équilibres et continue d’agir.
Il montre aussi que les difficultés auxquelles nous faisons face ne sont pas le résultat d’une mauvaise gestion locale, mais bien de choix politiques nationaux portés par la droite et l’UDI, qui fragilisent volontairement les collectivités alors qu’elles sont au cœur de la vie quotidienne des habitants.
Face à cela, notre ligne est claire et constante :
protéger les services publics, investir dans les équipements utiles, répondre aux besoins des Gennevillois et préparer l’avenir de la ville sans faire payer les habitants.
Ce ROB n’est donc pas un document de renoncement.
C’est un document de responsabilité, de lucidité et de détermination.
Il pose un cap, il assume des choix, et il affirme une vision forte de l’action publique locale.
C’est avec cet esprit que nous ouvrons le débat ce soir, dans un cadre transparent, exigeant et respectueux du rôle du Conseil municipal.
À l’heure où certains multiplient les annonces sans jamais en assumer le financement. ce ROB affirme une ligne claire : agir pour les habitants, sans promesses irréalistes et sans mettre en danger les finances de la Ville. Merci de votre attention.


