Pour une politique climatique française à la hauteur des enjeux de la COP30

Patrice Leclerc
Gennevilliers

Voeu adopté par le conseil municipal du 17 décembre 2025

10 ans après les engagements de l’accord de Paris, la cop 30 s’est tenue en Amazonie, à Belém, soulignant les enjeux liés aux forêts tropicales et a la biodiversité. Elle s’est achevée samedi 22 novembre.

L’objectif principal était de lancer un nouveau cycle de contributions nationales à horizon 2035, afin que les pays revoient leurs engagements climatiques.

Ce qui a été convenu — les avancées

  • Un accord adopté — mais jugé minimaliste. La COP30 s’est clôturée par un accord général. Il vise à renforcer le soutien aux pays en développement, notamment en matière d’adaptation au changement climatique.
  • Triplement du financement de l’adaptation. Les pays se sont engagés à tripler les financements destinés à l’adaptation climatique d’ici 2035. Cela signifie davantage de ressources pour les pays vulnérables face aux effets du réchauffement.
  • Priorité accordée à l’océan, aux forêts et à la biodiversité. La conférence a mis l’accent sur la protection des écosystèmes fragiles, notamment l’Amazonie et les océans. Une « Task Force Océan » a été annoncée, regroupant plusieurs pays pour intégrer l’océan dans les stratégies climatiques nationales.
  • Justice climatique, genre & intégrité de l’information. Pour la première fois, la COP a adopté un plan d’action prenant en compte l’égalité de genre dans les politiques climatiques. Par ailleurs, un engagement a été pris pour soutenir l’intégrité de l’information sur le climat — un pas vers plus de transparence.

Si cette COP a permis de préserver un cadre minimal de coopération internationale, posé des jalons pour l’aide aux pays vulnérables, et mis en lumière l’importance des forêts, des océans, de l’équité de genre et de l’information, elle n’a pas répondu à l’urgence : aucune feuille de route pour abandonner les combustibles fossiles, des délais jugés trop longs pour le financement, et des engagements jugés insuffisants pour maintenir l’objectif de 1,5 °C. Pour beaucoup, c’est un accord de survie diplomatique, mais non une rupture climatique indispensable.

Cet accord reste éloigné des attentes et de l’urgence climatique. Une nouvelle fois les États-Unis ont contesté la réalité du changement climatique.

Conscient de l’urgence climatique et de l’impact local des décisions globales, les élus du conseil municipal de Gennevilliers demandent à l’État français de :

  • Continuer à agir pour la mise en place d’une feuille de route contraignante pour la sortie des énergies fossiles. Malgré des pressions — plus de 80 pays soutenaient l’idée — le texte final ne mentionne pas les mots « fossiles » ni d’engagement clair pour leur sortie. Les pays producteurs d’énergies fossiles ont bloqué toute référence.
  • Porter des ambitions suffisantes pour atteindre 1,5 °C. Beaucoup jugent que les engagements adoptés sont loin de ce qu’exige la science pour tenir l’objectif de l’Accord de Paris. Le fossé entre les promesses et ce qu’il faudrait faire reste alarmant.
  • D’agir pour réduire les délais trop longs pour le financement de l’adaptation. Le triplement des fonds est fixé à 2035 — un horizon critiqué comme trop lointain, au regard des urgences climatiques actuelles.
  • De continuer à agir, malgré l’absence de décision forte sur la déforestation. Les espoirs d’un accord international contraignant pour freiner la déforestation ont été déçus. Aucun engagement clair n’a été pris dans ce sens.

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