Intervention de Patrice LECLERC, Maire, Jeudi 1er octobre 2015, 18h30
Mesdames et Messieurs les élus,
Ses enfants,
Petits et arrières petits-enfants,
Et à tous ses amis et camarades,
Mesdames, Messieurs,
C’est un grand plaisir, pour moi, mais je pense pour vous toutes et tous ici, un grand honneur aussi, que d’officialiser pour la dénomination bien choisie par la précédente équipe municipale de cette voie : rue Georges QUIQUERE.
Je partage votre émotion, Georges Quiqueré, était quelqu’un de bien, c’est pour nous : un père, un ami, un camarade, un citoyen engagé dans sa ville, un homme pleinement humain. Son nom est associé à temps de pages de l’histoire de notre cité. Disparu depuis le 8 mars 2009, il reste tres présent dans nos mémoires. Il nous manque.
Notre ville rend aujourd’hui hommage à l’un de ses citoyens, qui a si ardemment contribué à rendre compte de son passé, de ses luttes, ses joies comme ses peines, mais aussi de ses valeurs et ses réalisations.
Georges Quiqueré, chevalier de la Légion d’honneur, a à son crédit une somme impressionnante de monographies retraçant l’histoire de notre ville populaire et celle de générations d’habitants venus de tous les horizons et qui en constituent la richesse.
Une vie exceptionnellement riche, illustration des valeurs de Gennevilliers, fidélité, dévouement et résistance. C’est une fierté pour notre commune.
Journaliste d’histoire, comme il aimait à se décrire, Georges QUIQUERE était un humaniste profondément attaché à sa ville.
Cette passion urbaine lui venait de son plus jeune âge.
Né à Gennevilliers dans le quartier des Chevrins où il a toujours vécu, il connaitra le Gennevilliers agricole, celui des champs et des jardins où se cultivaient des légumes.
Habité dès son adolescence par la passion du monde associatif et la volonté d’agir contre les idées reçues et pour la solidarité, il s’engage envers la jeunesse et les loisirs en fondant en 1937 au sein de la Maison pour Tous, un club d’Auberges de Jeunesse.
Mais ces années de jeunesse seront d’abord marquées par son engagement dans la Résistance durant la période tragique de l’occupation.
En 1940, il fonde avec son camarade André LABUXIERE un groupe clandestin de la Jeunesse Communiste.
En 1942, réfractaire au STO, il organise la résistance au sein de la Compagnie Industrielle des Téléphones, entreprise où il travaille sous une fausse identité.
Le 11 novembre 1943, il rentre dans l’illégalité et organise après une grève patriotique totale de l’usine, un défilé de plus de 1000 personnes avec dépôt de gerbe aux Monument aux Morts du 15ème, rue Lecourbe.
Il devient alors le responsable du Front patriotique de la jeunesse pour la rive gauche de Paris et multiplie prise de parole, tracts et sabotages spectaculaires. Il paiera cher son combat pour l’indépendance nationale.
Arrêté par la gestapo en avril 1944 à Asnières, en compagnie de son épouse, Marcelle, il est déporté le 20 mai à BRANDEBOURG-SUR-LA-HAVEL, puis à SACHSENHAUSEN jusqu’au 16 avril 1945, date de sa libération.
Après la guerre, il devient le secrétaire parlementaire de Waldeck L’HUILLIER, député-Maire. Il sera aussi Conseiller municipal de Gennevilliers pendant 24 ans.
Anticolonialiste, engagé contre la guerre d’Algérie, il adopta les enfants de l’avocat LAÏD AMRANI, membre du comité central du PC algérien, après l’assassinat de ce dernier.
C’est ainsi qu’il éleva avec Marcelle, quatre enfants : Henri, Jean-Claude, Okba, Aïcha. Une belle famille, que je salue, ainsi que ses petits enfants dont il était si fier.
C’est sous l’impulsion de Georges que les animations jeunesse et la culture populaire prendront leur essor. En 1953, il devient le Directeur de la Maison pour Tous.
Durant ces années, il crée avec l’équipe de la maison pour tous des activités nouvelles comme la bibliothèque et l’atelier d’art dramatique.
Beaucoup d’autres de ses réalisations pourraient être citées dans des domaines aussi variés que la vie associative, la chorale, le cinéma, la philatélie, le jumelage, le tourisme.
Je remercie la Chorale de sa présence, certes vous me direz que cela est naturel tant les liens d’amitiés et d’affection avec Georges ont été forts, mais votre présence apportera une couleur musicale qui aurait manqué à notre hommage.
La vie de Georges a été marquée par l’éducation populaire mais aussi par ce sens aigu de l’écriture.
Homme de plume, il sera journaliste à la Vie Ouvrière pendant plus de 25 ans sans compter sa contribution inestimable pour nous aider à mieux comprendre l’histoire vivante de notre ville populaire.
Il sera le président fondateur de la Société d’Histoire de Gennevilliers grâce à laquelle il aura travaillé à la mémoire des générations futures de notre ville en décrivant les joies, les peines et les réalisations des habitants.
Ces habitants qu’il aimait tout simplement, lui qui déclarait en 2008 dans un portrait que lui consacrait la Voix Populaire : « J’aime cette ville mais aussi et surtout les Gennevillois qui ont élu et fait confiance depuis 1934 à une Municipalité communiste qui le leur rend bien. C’est ce qui fait de Gennevilliers une ville qui se bat, qui lutte (…). C’est une ville et des habitants qui se battent et qui se bougent pour un avenir meilleur ! »
Loin d’être tourné vers le passé, cet hommage traduit le sens profond d’une vie féconde au service des plus humbles, au service de l’émancipation humaine.
Il est un appel à poursuivre ce combat optimiste d’une ville qui évolue mais qui ne veut oublier personne.
Il disait : « une ville c’est un peu comme la tapisserie de Pénélope : en partie détruite puis reconstruite différemment ».
Mesdames et Messieurs, Chers camarades, Chers Amis, le sens de cette cérémonie en présence de ses amis et de sa famille nous éclaire.
L’amour de Georges QUIQUERE pour cette ville, sa participation à son évolution pendant plus de soixante ans, fait de son action un appel à respecter les mémoires, l’histoire, notre pass
é commun, afin de pouvoir construire ensemble un meilleur avenir pour nous et surtout pour nos enfants !
Cette mémoire vivante à laquelle appartient Georges QUIQUERE !