Le point sur l’immeuble en construction dans l’écoquartier de Gennevilliers

Patrice Leclerc
Gennevilliers

1/ Un projet très largement concerté et dialogué

       Est-ce un nouveau projet récemment découvert, au dernier moment ? NON. Il y a eu concertation sur une longue période, nourrie par les déplacements de délégués des comités de quartier à l’extérieur de la Ville et une séance de travail dans les bureaux du cabinet d’architecte, toujours avec le même groupe de travail. C’est donc le secteur qui a fait l’objet du plus de concertations dans l’aménagement de l’écoquartier.

       Rappel du calendrier de la concertation et données comparatives des projets (surfaces, hauteurs, nombre de logements) :

       2008 : Démarrage des études de Roland Castro pour la tour « Habiter le ciel » (contexte : consultation du Grand Paris) avec Nexity.

       1er semestre 2010 : Le projet de la tour « Habiter le ciel » a été concerté dans le cadre du projet de l’écoquartier ; elle a pris la forme de 5 commissions locales participatives environnement : l’une d’elle s’est tenue dans la salle du Conseil municipal bondée en présence de Roland Castro sur le thème « vivre ensemble la ville durable et construire une tour de 18 étages ». Des échanges passionnants se sont déroulés sur la manière de « produire de la ville ».

  • Le projet a été présenté dans le journal municipal, notamment en mars 2010.
  • Ce projet s’inscrivait, dès le démarrage, dans l’aménagement du quartier République qui prévoyait des hauteurs de bâtiments de 3 à 20 niveaux pour s’adapter au volume des immeubles voisins et se raccorder aux quartiers limitrophes.
  • Ainsi, il prévoyait des immeubles plus bas dans le secteur de l’avenue Chandon et plus haut vers l’avenue Gabriel Péri, artère principale de Gennevilliers, mitoyenne des Agnettes et de Victor Hugo.
  • Le projet de notre écoquartier a été encouragé et labellisé « Nouveau Quartier Urbain » par l’ancienne majorité du Conseil régional d’Ile-de-France, et en particulier par Monsieur Alain Amédro, ancien vice-président chargé de l’aménagement du territoire (EELV). Il en souligné le caractère exemplaire et notamment parce qu’il a été conçu pour tous les habitants.
  • Jacques Bourgoin annonce la non construction de la tour Castro mais confirme la réalisation d’une tour dans un article paru dans Le Parisien le 16 janvier 2014, quelques semaines avant les élections municipales.
  • Il ne s’agit donc pas d’un projet nouveau mais au contraire d’un projet très largement concerté et dialogué depuis sa conception en 2010.

       Décembre 2013 : dépôt d’un permis de construire. Le programme prévoit 154 logements, avec un immeuble de de 58,90 m de haut.

       Mi-2014 : Abandon du projet dans sa version initiale (raisons diverses : très fortes contraintes techniques et financières liées au aux réglementations nationales (question sur la gestion des parties communes de surfaces très importantes). Estimation du projet 15,2 millions et un risque d’un prix de vente au m² plus important que les prix pratiqués dans l’écoquartier.

       Début 2015 : A la demande de la Ville, Nexity lance une nouvelle consultation (3 architectes) sur la base des éléments convenus avec la ville et la Semag : un projet moins haut prenant en compte les contraintes techniques et financières liées à l’abandon du projet initial. Il en résulte 3,15 millions d’€ de manque à gagner pour 35 logements en moins et un immeuble d’habitation de 10 mètres moins haut. Le nouveau projet s’insère dans le contexte urbain (immeubles des Agnettes et Victor Hugo de 12 niveaux en face).

       Automne 2015 : les architectes Hamonic et Masson associés avec les paysagistes Base sont retenus.

       Mars 2016 : Le permis de construire est déposé pour un projet de 120 logements dont seulement 60 dans l’immeuble principal le plus élevé (47,60m de haut et 15 niveaux). Pour mémoire, les cinq tours des Agnettes comportent chacune 100 logements.

       Septembre 2016 : Permis de construire autorisé.

       Les points forts du projet :

       Prétendre débattre en affirmant que ce projet serait une « tour infernale », une « tour Godzillath », n’est pas sérieux.

  • Cet immeuble d’habitation, au cœur de l’écoquartier, comporte seulement 60 logements tandis que chacune des cinq tours des Agnettes en comportent 100.
  • La mauvaise polémique masque l’essentiel. Cet ensemble immobilier est :
    • Réalisé aux termes d’une très large concertation.
    • Il participe de la qualité du projet d’aménagement de l’écoquartier dans sa diversité en permettant
      • Des prix raisonnables à l’achat des appartements par les propriétaires, Gennevillois et autres.
      • De libérer du foncier pour continuer de réaliser des espaces verts et des espaces publics généreux et nombreux à Gennevilliers :
Surface en m² d’espaces verts ouverts au public par habitant à Gennevilliers (Source : IAU, 2013)
Asnières Bois-Colombes Clichy Colombes Gennevilliers Villeneuve
1,86 1,06 3,53 4,68 17,92 17,87
  • Tout en continuant de réaliser des équipements publics modernes et reconnus :
    • Groupe scolaire Lucie-et-Raymond-Aubrac, Gymnase, Maison de l’enfance
    • De moduler et varier les hauteurs des bâtiments pour favoriser les transitions paysagères et éviter l’effet de monotonie urbaine.
    • Il avoisine les bâtiments limitrophes des Agnettes et Victor Hugo de 12 étages.
    • Il permet une transition douce entre l’écoquartier et les Agnettes.
    • Son architecture a été pensée en forme d’éventail pour favoriser cet effet de transition urbaine.
    • Le bâtiment principal comporte seulement 60 logements, soit 4 appartements par étage. Nous sommes très loin des descriptions apocalyptiques qui sont faites.
    • il permet d’ouvrir une brasserie, une place publique orientée plein sud en pied d’immeuble et de réaliser des espaces intérieurs plantés.

2/ L’équilibre financier du projet

       La diminution de la surface construite induit pour l’équilibre financier de la ZAC un manque de recette de 3 millions d’euros qui sera équilibré par la ville.

       En effet, même si le permis de construire déposé en décembre 2013 l’est avec 11 394 m² de SDP, il était convenu que la charge foncière serait calculée sur la base des 12 500 m² (prévus initialement dans la fiche de lot). Le manque à gagner en terme de charge foncière est donc de 4500 x 700€ = 3 150 000 € HT €.

       Les propriétaires qui ont acheté dans l’écoquartier l’ont fait à des conditions financières beaucoup moins onéreuses que dans d’autres écoquartiers réalisés en Ile-de-France. Cet avantage financier a été aussi rendu possible grâce à la réalisation de cet immeuble qui fait partie de l ’équilibre financier général de la ZAC.

 

La vidéo de présentation de l’écoquartier diffusée en 2011 et mis en ligne sur internet http://www.patrice-leclerc.org/gennevilliers/2369-gennevilliers-presentation-de-leco-quartier

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