Hommage à Jean PETIT, conseiller municipal de 1977 à 1983

Patrice Leclerc
Gennevilliers

Conseil municipal du Mercredi 29 mars 2017 – Patrice LECLERC, Maire

Mesdames, Messieurs,

Je voudrais, avec vous ce soir, à l’occasion de ce Conseil municipal, rendre hommage, au nom de la municipalité, à Jean PETIT, ancien Conseiller municipal, qui nous a récemment quitté à l’âge de 91 ans.

C’est avec une grande tristesse que nous avons appris son décès. Nous adressons ce soir, une pensée à sa famille présente dans l’assistance, son fils, Yvon, sa petite fille, Sophie, ses camarades.

Jean est entré à la Thomson-CSF où il travailla toute sa vie d’abord à l’atelier qui peignait les différentes pièces qui rentraient dans la fabrication de caméras de grandes précisions, utilisés par les studios de télévision puis à leur montage.

Il fut responsable syndical CGT à la Thomson-CSF, et un dirigeant de la section locale du Parti communiste français. Il fait partie de ces Gennevillois qui ont structuré pendant des années les luttes sociales et politiques de la ville.

Ce que retiennent encore aujourd’hui ceux qui l’ont connu, c’est son humanité, sa simplicité, sa gouaille de titi parisien, son sourire permanent, un homme attentif aux autres et accessible, des qualités qui ne l’ont jamais quitté.

Ses collègues de la Thomson conservent le souvenir d’un militant syndicaliste plein d’entrain, d’un naturel chaleureux, toujours prêt à se mobiliser avec eux pour qu’ensemble s’améliorent le quotidien, la vie au travail, la vie en famille. A peine un mois après avoir été embauché, il déclenche une grève. Et ce n’était qu’un début. Son engagement auprès des « humbles » ne faiblira jamais.

Il sera de toutes les luttes pour que vive le pari industriel de cette grande entreprise devenue après de multiples réorganisations, nationalisation et privatisation, la société Thalès.

En 1968, il était le responsable syndical du site Thomson de Gennevilliers. Après cinq semaines d’occupation de l’usine, outre les revendications victorieuses arrachées dans le cadre des accords de GRENEL, comme par exemple l’augmentation de 35% du SMIG, il négocia avec la direction de l’usine afin que les femmes puissent s’absenter cinq jours pour soigner leurs enfants malades. Il obtint aussi une avancée très importante : la mise en place de l’échelle mobile des salaires qui consistait à augmenter les salaires en fonction de l’inflation.

Jean était un militant connu et reconnu, y compris de la direction. Car c’était un interlocuteur qui comptait et dont la qualité des arguments n’était jamais prise en défaut. Il les discutait pied à pied en travaillant ses dossiers.

Dans son action syndicale, il prit en compte l’évolution du salariat en ne limitant pas son action revendicative aux seuls ouvriers et employés. Il s’adressait à l’ensemble des personnels de l’entreprise, les personnels administratifs comme les ingénieurs.

Il était connu pour l’élégance de sa plume et la clarté de son expression écrite. Elle lui servit à écrire de nombreux tracts syndicaux et politiques. Il forma de nombreux militants.

Pour Jean, si l’épanouissement, l’émancipation des hommes et des femmes passe par l’emploi, le travail, cela ne peut être complètement vrai, abouti sans l’engagement syndical d’une part et sans l’engagement politique de l’autre.

Adhérent du PCF, il sera de toutes les luttes, de tous les combats politiques, sans relâche, pour faire des mots : liberté et égalité, un sens dans un monde meilleur.

Succédant à Claude ROCCHI, son compère et ami, militant syndicaliste et communiste, il devient Conseiller municipal de 1977 à 1983. Il remplira son mandat avec implication et dévouement en étant très investi dans la vie de son quartier du Fossé-de-l’Aumone.

La très grande fragilité de la santé de sa femme, Denise, à qui j’adresse à travers sa famille présente, un message d’amitié, l’a conduit à la rejoindre définitivement en Bretagne où il est décédé. Mais il garda toujours un lien avec notre ville. Nous conserverons le souvenir d’un homme attachant qui plaçait au dessus de tout, l’humain.

Nous conserverons le souvenir d’une vie d’engagement pour le monde du travail, une vie militante porteuse de valeurs, de paix, de tolérance, de fraternité, de solidarité et de justice.

Au nom de notre Ville et de l’ensemble des Gennevillois, nous présentons toutes nos condoléances à sa famille et à ses amis.

Je vous propose d’observer une minute de silence.

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