Le mouvement des gilets jaunes a obligé le Président de la République à intervenir une nouvelle fois à la télévision sans visiblement convaincre sur sa volonté de répondre réellement aux attentes de ces personnes diverses mais toutes unies par la colère, par le refus du mépris présidentiel, par l’exigence de se faire respecter, l’exigence d’égalité.
Les annonces faites ne les satisfont pas. Il est vrai que si le pouvoir avait déjà reculé sur la taxation du prix de l’essence, il s’est contenté de distribuer quelques miettes en faisant supporter la facture sur tous par le biais de l’impôt et non les entreprises. Rien en revanche sur la demande de justice sociale et de la redistribution des richesses au cœur des revendications à travers notamment le rétablissement de l’ISF. Rien sur l’écologie. Le pouvoir ne change pas de logiciel d’une vision de société où les leaders économiques sont censés tirer le pays tandis que les autres doivent se contenter de peu.
Il n’a donc rien compris d’un mouvement populaire qui rassemble des personnes de toutes opinions. Ce qu’il deviendra, nul le sait. Mais d’ores et déjà, il est puissant, il est déterminé, il est marquant, il imprègne le débat écologique du thème social et le social du thème environnemental. Les deux manifestations de samedi dernier en témoignent : gilets jaunes et vert pour la planète, se complétaient bien et de façon naturelle.
Les élus de Gennevilliers vivent et partagent cette réalité quotidienne et la colère du peuple. Le Conseil municipal de Gennevilliers soutient ces femmes et ces hommes qui demandent des hausses de salaire et des pensions, le rétablissement de l’ISF, l’abandon pure et simple de la hausse de la CSG pour les retraités, l’augmentation des minimas sociaux. C’est une révolte populaire face à la technocratie libérale au pouvoir qui donne tout aux boursicoteurs et banquiers : 40 milliards offerts sans contrepartie au monde économique au titre du CICE, 1,5 milliards d’euros restitués aux 5 000 contribuables les plus riches du pays. Des richesses sont créées dans notre pays mais elles sont accaparées par une minorité : les gilets jaunes qui survivent avec un pouvoir d’achat en baisse depuis des années ne le supportent plus.
De la même manière, les élus des villes abritant des quartiers populaires urbains sont méprisés par le gouvernement et le Président de la République. Ils sont freinés dans leurs missions républicaines territoriales : rejet du rapport Borloo, diminution des crédits dédiés à la politique de la ville, quasi suppression des emplois aidés, contractualisation empêchant les territoires de mener à bien les politiques publiques, fragilisation du logement social et de l’accès au logement, dévitalisation des communes.
Ce pouvoir paye aussi sa manière de gouverner en refusant de négocier avec les manifestants, les associations. Il passe en force avec ce mépris hautain digne des rois de France les plus coupés de leur peuple ce qui génère les violences actuelles.
Nous rejetons ces actes de violence et de pillage et nous condamnons la violence d’Etat contre les lycéens, les étudiants, les manifestants, l’utilisation de celle-ci pour essayer de casser le mouvement par la peur. La ficelle du pouvoir est bien grosse et nous adressons nos félicitations aux gilets jaunes, verts et rouges de ne pas se laisser berner.
Le président Macron et ses député-es godillots doivent comprendre que le temps des manœuvres et du mépris est fini, qu’il faut prendre des mesures à la hauteur des revendications populaires tout de suite : rétablissement de l’ISF, augmentation des salaires et pensions, maintien d’un système de retraite solidaire, …
Le Conseil municipal de Gennevilliers demande la prise en compte immédiate des revendications sociales exprimées par le mouvement des gilets jaunes et les syndicats professionnels, à commencer par l’augmentation du SMIC, le rétablissement de l’ISF, la baisse de la TVA sur les produits de premières nécessités et la suspension des coupes budgétaires affectant les dotations aux collectivités.
La France est riche, elle a les moyens de répondre aux exigences portées par le mouvement populaire.
La ville a décidé de favoriser l’expression des revendications et des propositions des habitants en mettant à leur disposition des cahiers de doléances dans les halls de l’Hôtel-de-Ville et des centres Aimé Césaire et des Grésillons.