Intervention de Patrice Leclerc dans les banquets populaires à Gennevilliers

Patrice Leclerc
Gennevilliers

7 banquets populaires organisés par la Ville de Gennevilliers dans 8 quartiers pour discuter, au plus près des gens, de cette proposition d’inventer un nouvel art de vivre populaire. (Si vous préférez écouter la vidéo, c’est en bas de page)

Mesdames, Messieurs, bonjour,

Bienvenue à toutes et tous.

Notre banquet populaire est un moment festif et convivial, un bon moment entre voisins, entre Gennevilloises et Gennevillois. Nous avons souhaité cette forme de rencontres pour aller au plus près de vous, dans chaque quartier.

Pourquoi ?

Nous avons débattu avec plus de 2800 Gennevilloises et Gennevillois pendant 16 mois du nouvel art de vivre populaire. Mais cela ne suffit pas, nous avons besoin de discuter avec plus de monde, avec vous, entre nous toutes et tous!

Pour que le nouvel art de vivre populaire à Gennevilliers ne soit pas du pipeau, pour qu’il vive dans la réalité nous devons en parler ensemble, en être des actrices et acteurs.

Rien n’est possible si l’on ne partage pas nos objectifs sur la société gennevilloise souhaitée. Tout est possible par la discussion franche entre nous pour atteindre un objectif, celui de construire une ville où l’on se respecte.

Vous l’avez vu, nous tenons nos engagements des élections puisqu’en cette moitié de mandat, sur les 217 engagements de notre programme en 2020, il n’en reste que 70 à mettre en œuvre dans les 3 prochaines années.

Tout n’est pas parfait, nous avons encore beaucoup de travail pour améliorer la vie de toutes et tous.

Nous réussissons cependant notre pari: embellir et développer la ville sans chasser personne.

Notre ville ne se gentrifie pas, il y a ajout de populations qui achètent ici mais pas de remplacement des populations présentes. Il ne se passe pas ici ce qui se passe dans les autres villes des Hauts-de-Seine où couches populaires et couches moyennes sont progressivement chassées plus loin dans la région.

Nous essayons d’améliorer notre ville pour et avec les habitants.

Nous vous écoutons. Nous savons que vous voulez qu’on améliore votre quotidien pour bien vivre ici.  Bien vivre en pensant aux enjeux climatiques qui feront que nos petits-enfants vivront bien ou pas à partir de 2050 si nous ne changeons rien à nos façons de vivre, de consommer, de produire.

C’est facile à dire, moins à faire, et en tout cas très difficile si nous ne discutons pas de ces enjeux, de leurs conséquences immédiates et d’avenir.

C’est difficile car cela va à contrecourant de ce que l’on pense majoritairement dans notre pays, à contrecourant de nos habitudes et surtout des dérives actuelles d’individualisme, de haine de l’autre, de violence dans les rapports humains, d’absence de rapports aux vivants, à la nature.

Bref, nous sommes ici pour en parler.

Nous sommes fiers d’appartenir aux milieux populaires ou aux couches moyennes. Fiers parce que c’est notre famille, ce sont nos voisins, nos collègues qui comme nous ont de fortes valeurs de solidarité, de générosité et de courage. Fières car nous savons, par la contrainte souvent du manque d’argent, nous savons réparer, être économe en ressources. Nous avons une empreinte carbone moins forte que les riches.

Soyez fièr·es de ce que vous êtes, je suis fier pour ma part d’être de milieu populaire, fier des habitant-es de notre ville.

C’est cela qui me motive à consacrer autant de temps et d’engagements à Gennevilliers.

La société, la télé, les idées dominantes nous poussent à vouloir adopter le mode de vie qui tue la biodiversité, qui dégradent le climat et l’environnement. C’est le mode de vie des plus riches qui arrivent à imposer ce modèle.

Au pouvoir d’achat, nous devons exiger le pouvoir de vivre, de vivre autrement. Nous pouvons chercher le bonheur, non pas dans la consommation, mais dans les rapports retrouvés entre humains et avec la nature.

Ici, notre dignité, c’est de ne pas nous laisser faire. C’est aussi pour cela que je trouve normal et sain quand vous nous faites part de vos désaccords et de vos exigences.

Imaginez que nous arrivions à faire en sorte que le respect soit tel entre habitants, entre générations que l’on puisse retrouver notre passé mythifié. Je pense au fait que lorsque j’étais jeune, je n’étais pas plus sage que les jeunes d’aujourd’hui mais quand la voisine me disait, de sa fenêtre, d’arrêter de faire du bruit, au pire, j’allais plus loin continuer, au mieux j’arrêtais car le monde des adultes était solidaire pour aimer tous les gosses et acceptait que tout le monde intervienne avec bienveillance sur chaque enfant.

Il faut retrouver cette capacité de co-éducation sinon, nous allons à l’échec en laissant cette action à la police. Je suis sûr qu’à Gennevilliers, nous pouvons le faire!

Imaginez qu’à Gennevilliers,

nous retrouvions le sentiment que nous sommes les mêmes, dans notre diversité, croyants ou non croyants, parce que nous sommes de la même classe sociale. Nous avons les mêmes intérêts: développer la solidarité entre voisins, l’attention aux autres, la capacité à s’organiser pour agir ensemble dans des amicales de locataires, dans des associations de quartier, pour dire et imposer à la mairie des idées que vous avez élaborées ensemble, nombreuses et nombreux et pas seulement à 2 ou 3.

Imaginez qu’à Gennevilliers, nous soyons les champions de la lutte contre le réchauffement climatique, parce que nous économisons les ressources naturelles, nous valorisons la réparation plutôt que la consommation, les mobilités douces plutôt que la voiture pour que la ville soit moins bruyante et plus apaisée…

Imaginez que nous nous posions à chaque fois la question : qu’est-ce qui est le mieux pour l’avenir des êtres humains et de la nature plutôt que : qu’est-ce qui est le mieux immédiatement dans une vision égoïste?

Imaginez qu’on arrête de se méfier les uns des autres et que l’on se fasse confiance pour agir ensemble, que l’on s’écoute, que l’on soit capable de se disputer pour trouver des solutions aux problèmes qui se posent à nous. Je suis sûr que nous en sommes capables.

Imaginez, mais cela est déjà dans votre vie, dans votre quartier. Il y a des choses qui montrent que cela est possible. Il nous faut juste en prendre conscience ensemble et avoir l’envie de faire.

Nous avancerons en prenant appui sur ce qui fait la force de notre ville:

  • nous savons nous disputer pour décider ensemble
  • nous avons le courage de prendre les problèmes à bras le corps
  • nous avons beaucoup de solidarité et de liens sociaux
  • nous avons un savoir-faire permettant de développer la réparation plutôt que la consommation
  • nous aspirons à une autre façon de vivre, moins corrélée à l’argent, plus en lien avec la recherche du bonheur personnel.

Ce qu’il nous manque, c’est une prise de conscience de nos forces et de notre unité pour aller à contrecourant d’une société de la consommation à outrance.

C’est ce que nous vous proposons de d’échanger dans le banquet à partir de vos préoccupations.

Alors comment ça va se passer ? Bien !

A chaque table, il y a normalement un ou une élue pour discuter avec vous, en plus de vous servir le repas.

Je vous invite autour de ce repas bio et végétarien à discuter de ce nouvel art de vivre populaire auquel vous aspirez. Et à la fin, nous dégusterons vos desserts.

Bon appétit

1 réflexion au sujet de « Intervention de Patrice Leclerc dans les banquets populaires à Gennevilliers »

  1. Suite aux deux nuits agitées, nous nous retrouvons sans commerce de proximité et pour les petits retraités cela pose vraiment un problème. Il faudrait mettre un couvre feu pour calmer cette violence. En effet, cela est triste d’être obligé de tirer sur un jeune, mais ce n’était pas un ange et déjà à 17 ans il avait un beau palmarès d’incivilité, ça ne vaut peut-être pas de mourir mais à 17 ans au volant d’une voiture de location sans avoir le permis il pouvait également tuer n’importe quel personne et souvent sans être punis. Ou sont les parents ? Il faudrait peut-être qu’ils soient plus présent et qu’ils tiennent leur rôle et ne pas compter sur l’école ou la société pour les prendre en charge. Il y a qq fois trop d’assistanat et on ne fait pas des enfants pour toucher les aides sociales. Ils se plaignent de racisme mais à qui la faute ? Nous sommes ds un pays laïque et ce n’est pas à la France de changer, ils ne sont pas ds un pays de non droits, ils ont des droits mais aussi des devoirs.

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