ZFE: Nous voulons santé et justice sociale

Patrice Leclerc
Métropole du Grand Paris Actualités générales

Communiqué de presse du groupe Front-de-Gauche et Citoyen-nes de la métropole du Grand-Paris du 19 juin 2025

Depuis 2019, le groupe Front de Gauche de la Métropole du Grand Paris alerte sur la nécessaire prise en compte des difficultés sociales qu’allait générer pour les habitant-es une mise en œuvre brutale de la ZFE. De nombreux et de nombreuses collègues Maires nous ont fait part de l’incompréhension de cette mesure par la population des villes populaires si elle n’était pas accompagnée de mesures d’aides à l’achat de véhicules moins polluants.

Ainsi, notre groupe et d’autres groupes de la Métropole ont obtenu de la Métropole du Grand Paris, plusieurs aménagements fin 2024 :

  • Une dérogation pour les véhicules Crit’Air 3 jusqu’à 24 jours par an
  • Une dispense de contrôle et donc pas de contravention pendant un an
  • La création d’un prêt à taux zéro pour l’achat d’un véhicule propre
  • Des aides pour l’achat de véhicule d’occasion

Le désengagement de l’État, qui a supprimé la prime à la conversion et réduit son soutien au plan véhicules propres, limite cependant la portée de ces avancées. Ce recul alimente les oppositions qui conduisent aujourd’hui à l’abandon d’un dispositif certes perfectible mais nécessaire à l’amélioration de la santé de nos concitoyen.n.e.s..

Si les améliorations obtenues restaient insuffisantes, le vote de l’Assemblée nationale contre la ZFE est aussi mauvais que la décision de l’application sans aide sociale. En effet, il constitue un recul face à l’urgence sanitaire que représente la qualité de l’air. Les données sont sans appel : 48 000 décès prématurés sont causés chaque année par la pollution atmosphérique en France, dont 8 000 en Île-de-France.

La suppression des zones à faibles émissions, inscrite dans le projet de loi de simplification de la vie économique, expose notre pays à une amende européenne de 500 millions d’euros pour non-respect des seuils de pollution atmosphérique, voire au remboursement de plusieurs milliards d’aide de l’Europe au titre de la transition écologique.

Ces ressources seraient plus efficacement mobilisées pour accompagner les ménages dans leur transition vers une mobilité durable.

L’efficacité des zones à faibles émissions sur la réduction des particules nocives a été démontrée dans plusieurs métropoles européennes. La mise en œuvre française présente toutefois des défauts majeurs, notamment l’absence de solutions adaptées pour les couches moyennes et populaires comme pour les professionnels dépendants de leur véhicule utilitaire.

Il faut sortir du dilemme soit les couches populaires vivent le plus fortement la pollution, soit elles ne peuvent plus se déplacer avec leur véhicule. Dilemme inacceptable quand dans le même temps les plus riches ont une empreinte carbone deux à trois fois plus élevée.

En conséquence, le groupe Front de Gauche demande pour conjuguer impératifs écologiques et justice sociale :

  • Le rétablissement par l’Etat de la prime à la conversion et de renforcer les dispositifs d’accompagnement des ménages modestes en utilisant l’argent que nous perdrions en cas d’abandon de la ZFE
  • L’extension de l’exonération aux personnes de plus de 75 ans, aux véhicules critère 3 avec une installation subventionnée d’aspirateur à particules sur les freins
  • Création d’une zone prémium de la taxe locale sur les bureaux dans le centre de Paris et l’ouest parisien. Cette recette pourrait rapporter jusqu’à 800 millions d’euros en année pleine. Elle permettrait de développer le réseau de transports publics en réalisant 13 prolongements de lignes de métro prévues au contrat de plan.
  • La mise en place d’un prêt national à taux zéro pour l’achat de véhicules propres. Longtemps promise cette mesure n’est toujours pas réalité.
  • La mise en place d’un leasing social pour 300 000 véhicules en 2025 financé par l’Etat.
  • L’industrialisation des aspirateurs à particules sur les freins dès la construction comme l’interdiction à la vente de véhicule de particuliers plus d’1,5 tonnes
  • De mettre en place des zones à faibles émissions sans contravention pendant 5 années pour respecter les capacités financières des couches moyennes et populaires tout en faisant de la pédagogie pour avancer

Paris, le 19 juin 2025

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