Notre position ne surprendra pas, c’est celle que nous avons d’ores et déjà eue lors de la Commission préparatoire, la CRU de septembre, au cours de laquelle nous avons marqué clairement nos interrogations et inquiétudes.
Les points que nous reprendrons donc ici rapidement sont les suivants :
1/ comment la Cnam et en particulier notre CPAM peut elle invoquer dans ses campagnes sa volonté de « solidarité » et de « proximité » (je ne fais là que reprendre les termes d’une campagne actuelle) tout en fermant des centres et en éloignant donc chaque fois un peu plus l’assuré de son accès à l’information et à ses droits ?
2/ nous affirmons que solidarité et proximité signifient au contraire services sur le territoire même des usagers, et non pas en ayant à prendre les transports en commun pour aller sur le territoire voisin.
L’argument selon lequel les assurés doivent se tourner vers Ameli n’est pas acceptable: d’une part, ce n’est pas à la Cpam d’induire ce type de comportements et de choisir le mode de communication préféré de chacun, d’autre part, ceux qui pratiquent le site en question (j’en fais partie) ne rencontrent en aucun cas la même qualité de service, de possibilité de dialogue, de questionnement plus poussé.
3/ les chiffres sont têtus, dit-on, mais les pratiques que nous observons le sont tout autant : bien évidemment, à fermer les centres, à en limiter les horaires, etc. …. entraîne une baisse de fréquentation ! A fermer les centres, à renvoyer les populations sur ceux restant ouverts, on crée là toutes les conditions pour déséquilibrer les méthodes de travail, la surcharge, l’engorgement, l’insatisfaction et des assurés, et des agents : l’accueil, à nouveau, ne peut être abordé uniquement sous l’angle chiffré, mais aussi et surtout sous l’angle de la qualité. »
Tenter de convaincre sur cette base est un des effets pervers du système, alors que la problématique ne peut en aucun cas se limiter à la seule observation de ces données statistiques.
4/ oui, au delà des chiffres, nous affirmons notre volonté du maintien d’un service de proximité, parce qu’à sacrifier les principes, on sacrifie aussi les valeurs qui fondent notre service public : continuité, proximité, égalité de traitement
Aucune statistique, si scientifique soit elle, ne saurait justifier que notre département ne compterait plus que 21 centres sur 45, et ce, en 5 ans.
nous l’avons dit aussi en commission : Oui, l’accès aux soins a un coût, OUI, notre protection sociale a un coût, mais c’est à ce prix là que la Sécurité Sociale a été créée en 1945, c’est à ce prix là que TOUS, nous pouvons accéder aux soins, à la prévention.
Nous sommes face ici à une question de société, de choix : la contribution, puis la redistribution, ou bien le libéralisme. A trop résumer la politique de la santé à des tableaux, nous en venons à trahir les fondements même de la sécurité sociale : est ce là ce que nous voulons ?
Alors, si nous manquons de moyens financiers pour le maintien d’une politique d’accueil digne de ce nom, commençons par alimenter nos recettes, comme il se doit, à savoir les cotisations, et nous donnerons un chiffre (à notre tour) : 1.2 milliard d’euros, tel est le montant des exonérations de cotisations non compensées pour la seule Assurance Maladie.
Cette donnée devrait donner à réfléchir sur les réponses à apporter. D’autres solutions existent.
Nicole Flajszakier, François Versele, Conseillers titulaires