24/03/06 sur la politique éducative du 92

Intervention de Catherine Margaté
rapport 06.158
sur la politique éducative départementale

Monsieur le Président et cher(e)s collègues,

Nous voterons ce rapport qui propose de poursuivre l’ensemble des actions éducatives déjà en place. Ces actions traitées dans quatre domaines appellent cependant, de notre part, plusieurs remarques.

Les actions pédagogiques, conçues au départ pour s’attaquer à l’échec scolaire, se sont diversifiées mais ne règlent rien sur le fond et continuent de n’être qu’un petit plus pour les collèges confrontés à des moyens financiers et humains insuffisants pour remplir leur mission face à des inégalités sociales, culturelles et scolaires croissantes dans notre département comme dans le reste du pays.

Alors qu’à plusieurs reprises, les enseignants ont manifesté leur peu d’engouement pour cet empilement d’ateliers, de nouvelles mesures sont une fois de plus proposées pour améliorer la lisibilité des dispositifs.

Il faut bien reconnaître que le peu de succès et de résultats obtenus hier par ces actions « d’aide à la réussite » persiste aujourd’hui. Aucun chiffre et aucun bilan n’est donné dans ce rapport malgré l’annonce de nombreuses évaluations.

Mais en 2004, la Cour des compte pointait que seulement 12 collèges ZEP et 500 élèves étaient touchés par PREMIS et le rapport mentionne à propos de PREMIS, que « Ce programme ne pouvait atteindre ses objectifs qui si ceux-ci étaient plus modestes, de l’ordre du comportement scolaire plutôt que du résultat scolaire ». Il y a surtout la persistance de la modestie des résultats obtenus dans notre département qui ne se démarquent nullement de ceux obtenus au plan national. 

Nous apprécions le bilan et le bon résultat des études dirigées mises en place à la rentrée avec une participation de 75% des collèges : s’il est positif que ces études soient majoritairement animées par des enseignants, cela pose toutefois au travers de ces actions d’accompagnement à la scolarité, la question du rôle de l’Etat pour garantir le service public de l’éducation nationale.

De nombreux travaux le démontrent que si l’on veut faire baisser l’échec en collège, il faut baisser de façon importante les effectifs par classe. Les études ne se sont-elles substituées aux IDD pour lesquels vous reconnaissez le désengagement de l’Etat et leur perte de sens pour les collèges ?

La situation des élèves en difficulté scolaire ne doit pas être banalisée, elle appelle de vraies réponses. Cette situation impose à l’Education Nationale d’accorder au collège les moyens matériels et pédagogiques dont il a besoin pour qu’il devienne le collège de l’égalité et de la réussite pour tous et qu’il débouche sur une orientation positive dans les lycées.

Les interventions éducatives relèvent de la compétence du département hormis les médiateurs mis en place par le Département pour répondre à un besoin d’adultes, face à l’insuffisance de personnel d’éducation et d’accueil, d’assistants sociaux, de médecins, d’infirmières de conseillers d’éducation. Problème aujourd’hui d’autant plus aigu que le l’Etat poursuit son désengagement dans ce domaine. Là aussi, il serait utile d’avoir un bilan collège par collège de ce dispositif.

Bien perçues dans les établissements, nous souhaiterions avoir un bilan plus précis des demandes des collèges et des interventions éducatives réalisées dans l’année, bilan qui permettrait à notre Assemblée de voter les crédits suffisants pour ce rapport. Il semble que le budget alloué à ce chapitre soit insuffisant car à crédits constants.

En effet, il est question pour le Soutien aux Initiatives Educatives Locales (SIEL) « d’en limiter le nombre, modulé pour une meilleure équité selon l’effectif ». Il nous semble, au contraire, que tout doit être fait pour permettre le développement de ce partenariat avec les communes dont l’importance a largement été évoquée lors des Etats Généraux. Et je voudrais, ici, rappeler notre demande d’une mise à plat des actions périscolaires Etat- Département-Communes pour établir à partir de la réalité du terrain, une meilleure coordination et cohérence de ces actions, en n’oubliant pas leur intégration aux projets éducatifs locaux quand ils existent.

Il manque également de crédits pour les voyages d’études qui ont enregistré, je cite encore le rapport « une importante augmentation du nombre d’élèves participants pour un budget pourtant similaire à l’année précédente ». Sur ce dernier point, des collèges vous ont interpellé car cette situation a entraîné une augmentation de la participation des familles dont certaines sont confrontées à de grandes difficultés. Je vous rappelle votre engagement de moduler les crédits alloués aux établissements selon le nombre d’élèves concernés par ces voyages.
 
Concernant les technologies éducatives et l’informatisation des collèges nous vous renouvelons notre demande d’en avoir un bilan précis et notre remarque négative concernant l’acquisition de ressources numériques produites par des éditeurs tels que Paraschool, Maxicours.

Enfin, nous ne pouvons qu’appuyer l’effort développé pour l’intégration scolaire des jeunes en situation de handicap face à l’importance des besoins non couverts. Nous souhaiterions en ce sens avoir des éléments plus pr&eacu
te;cis sur le projet d’une « école innovante Edelweiss.

Nous espérons avoir des réponses aux questions déjà posées comme aux nouvelles.

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