20 mars 2008 – Séance publique au Conseil Général, élection du Président de l’Assemblée.

Sans grande surprise et après les incertitudes qu’a auguré le mélodrame autour de possibles candidatures dissidentes (notamment celle d’Isabelle Balkany), c’est Patrick Devedjian, secrétaire général de l’UMP et Président sortant, qui a été réélu, à l’unanimité des voix de la majorité lors de la séance publique du Conseil Général de jeudi 20 mars.

Le groupe communiste et citoyen présentait sa présidente Catherine Margaté comme candidate au perchoir des Hauts de Seine. Nous nous félicitons que cette candidature ait été soutenue par le groupe socialiste et par Vincent Gazeilles, conseiller général vert. Un soutien qui montre la détermination de la gauche départementale à s’opposer de manière constructive à la politique menée jusqu’à présent par P. Devedjian et ses prédécesseurs.

Le Président et secrétaire général de l’UMP, en position difficile depuis les élections en raison des médiocres résultats de l’UMP, n’a pas tarit d’éloges obséquieuses à l’endroit de ses prédécesseurs, ni pour le fils du dernier d’entre eux, l’héritier Jean Sarkozy. Le plus jeune conseiller général de France s’est même vu gratifier d’une citation de Corneille : « Aux âmes bien nées la valeur n’attend pas le nombre des années »…qu’importe donc que J. Sarkozy ait été élu suite à un psychodrame dans l’épicentre du fief du président : le simple fait d’être héritier l’oint d’une valeur supérieure que son médiocre score dans un canton acquis.

La brosse à reluire ainsi maniée, Devedjian a ébauché les lignes directrices de son mandat de Président. Le premier thème évoqué pourrait bien rester dans les anales de cette mandature comme la première hypocrisie du Président si il n’opère pas un virage à 180° par rapport à ces 9 derniers mois.

En effet, au titre de ses principales préoccupations P.Devedjian a évoqué la mission de solidarité du Conseil Général… « Cœur de métier » de l’Assemblée Départementale ? Ou reconnaissance de l’absolue nécessité des métiers du cœur ? Le balancement sémantique entre les deux expressions en dit long sur la conception managériale et libérale de la gestion de domaines touchant à l’humain.

Citer à l’appui de ces bonnes intentions le handicap ne mange évidemment pas de pain dans la mesure le schéma du handicap a déjà été adopté en février et ne demande plus qu’à être mis en œuvre…P. Devedjian s’est par contre bien gardé d’évoquer sa manière très particulière de travailler ces 9 derniers mois sur les dossiers ressortant de la mission de solidarité du CG.

Car la réalité est aux antipodes des ambitions déclarées ce jour sur un ton mielleux.

réduction des aides aux associations d’aide alimentaire (Secours Populaire, Restaurants du Cœur et Banque Alimentaire

) retards de versement pour les structures de protection maternelle et infantile et les organismes d’aide à la parentalité (atteignant dans certaines communes du département des sommes de plusieurs centaines de milliers d’euros)

retards de versement des subventions aux associations de quartiers reconnues par la DDASS

refus de co-subventionner la Maison de la Solidarité de Gennevilliers, mettant l’existence même de cette dernière en péril

 

La liste est longue… et elle ne contribue pas à crédibiliser les intentions affichées par le Président réélu qui souhaite que ces dossiers soient traités avec pudeur… il est vrai que sa gestion est jusqu’alors singulièrement indécente.

Il est moins hasardeux d’accorder du crédit aux ambitions économiques de la majorité. Les grands dossiers ont ainsi été brièvement listés par P. Devedjian : Grand Paris, extension de la Défense, tour Signal de 300m sur le site du centre d’affaires, déploiement du Très Haut Débit… autan
t de projets pharaoniques qui ancreront les Hauts de Seine sur la scène internationale en contribuant à en faire le Manhattan européen et que le département devienne « la deuxième moitié de Paris »… mais ces projets ne se feront pas sans l’argent du contribuable alto séquanais, alors même qu’ils sont avant tout privés.

C’est donc dans une continuité de gestion que s’inscrivent les ambitions du Président des Hauts de Seine. Une continuité qui veut que le Conseil Général préfère investir des sommes importantes dans des projets desquels les habitants n’ont pas la certitude de pouvoir bénéficier (en terme d’emploi notamment), et ce au détriment des politiques sociales, parent pauvre du département le plus riche de France.

Enfin, le volet culturel des ambitions de la Présidence éclaire sur la vision ségrégative du territoire cultivée par la droite : Ile Monsieur, Ile Seguin, St Cloud, la renaissance de la Manufacture de Sèvres côtoient des considérations paysagères (l’enfouissement de la N13 ?)… pas un mot sur la boucle Nord, pas un grand projet sur les terres de la gauche. C’est là certainement ce que M. Devedjian appelle la carte d’identité des Hauts de Seine.

La gauche départementale ne baissera pas la garde et continuera de demander que soit rétabli l’équilibre entre l’économie et le social, et que cesse la ségrégation territoriale dans le département. Fidèles à nos valeurs, c’est encore une fois un mandat de combat et de luttes qui s’annonce.

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