Mémoires étudiantes:Lettre à Madame la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation

Patrice Leclerc
UNEF Actualités générales

Lettre à Madame la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation : après la disparition de Paul Bouchet (et de bien d’autres), restera-t-il des mémoires étudiantes ?

Madame la ministre,

Il y a de cela deux mois, Paul Bouchet (1924-2019) nous quittait. Homme d’engagements, il comptait, parmi ses « sept utopies », celle d’un mouvement étudiant riche de sa mémoire et porteur d’avenir. Dès le départ, en 1995, il a accompagné le GERME (Groupe d’études et de recherche sur les mouvements étudiants), puis la Cité des mémoires étudiantes, à partir de 2008, dans leurs efforts pour sauvegarder, constituer et transmettre les traces de ces mémoires collectives d’engagements étudiants multiformes, ce qu’il faisait également avec les acteurs en se rendant dans les congrès étudiants (FAGE, UNEF, …) avec des anciens de l’UNEF et des mouvements étudiants.

Il y a dix ans, en 2009, avec Paul Bouchet, nous avions appelé à signer une lettre ouverte à la ministre chargée de l’Enseignement supérieur d’alors pour donner droit de cité à ces mémoires.
Entre-temps, la Cité a signé des conventions avec les ministères chargés de la Culture, en 2013, et de l’Enseignement supérieur, en 2016. Et le GERME comme la Cité s’en félicitaient dans une tribune commune avec Paul Bouchet, malgré son caractère ponctuel sur 2 ans.
Avec bien d’autres, dans 4 jours, nous allons rendre hommage à Paul à l’Hôtel de Ville de Paris*.
Avec la disparition de Paul Bouchet, pour la génération de la Résistance, celle de François Borella, pour la génération de la guerre d’Algérie, celle de Jacques Sauvageot, pour les « années 1968 », pour ne citer qu’eux, ce sont autant de « passeurs de mémoires », autant de militants de ce travail de mémoire des engagements étudiants qui vont nous manquer. Les archives des structures, mais aussi les témoignages oraux, les archives de militant-es, les archives audiovisuelles, sont autant de traces encore plus précieuses qu’il faut sauvegarder et valoriser !
C’est pourquoi nous vous ré-interpellons pour que vous pérennisiez le soutien à ce travail d’intérêt général (programme DGESIP / vie étudiante)afin que les mémoires étudiantes puissent continuer à irriguer toutes les citoyennetés d’aujourd’hui et de demain.

Cliquez ici pour signer la pétition

* www.germe-inform.fr
Premier-es signataires :

Pouria Amirshahi (ancien président de l’UNEF-ID, 1994-98), Fabrice Chambon (directeur des médiathèques de Montreuil), Dorian Colas des Francs (ancien président de la CEVPU, 2016-17), Pierre-Yves Cossé (ancien président de l’UNEF, 1957-58), Hélène Fleckinger (maîtresse de conférences, Université de Paris 8 Vincennes – Saint-Denis), Orlane François (présidente de la FAGE), Pierre Gaudez (ancien président de l’UNEF, 1960-61), Vincent Huet (Maire-adjoint de Saint-Denis), Ioanna Kasapi (co-présidente de la Cité des mémoires étudiantes), Françoise Laot (socio-historienne, Université de Reims – Champagne-Ardenne, présidente du GEHFA), Patrice Leclerc (Maire de Gennevilliers, ancien président de l’UNEF, 1985-86), Jean-Philippe Legois (co-président de la Cité des mémoires étudiantes), Nathalie Lopes (présidente du Rn2a), Alexie Lorca (Adjointe au Maire de Montreuil déléguée à la culture), Mélanie Luce (présidente de l’UNEF), Gérard Mary (ancien président de l’Université de Reims – Champagne-Ardenne), Robi Morder (président du GERME), Quentin Panissod (ancien président de PDE, 2015-19), Caroline Rolland-Diamond (professeure d’histoire, Université de Paris Nanterre), Charles Soulié (maître de conférences en sociologie, Université de Paris 8 Vincennes-Saint-Denis), Philippe Touzeau-Menoni (ancien président de la FAGE, 1992-94), Dominique Wallon (ancien président de l’UNEF, 1961-62).

 

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