La gauche met en difficulté Nicolas Sarkozy

Article paru dans la VP du 12 octobre 2005

Nicolas Sarkozy présidait vendredi dernier la séance publique du conseil général des Hauts-de-Seine. La gauche PC et PS l’a tancé sur sa politique, son bilan dans le département.

 

La gauche départementale a voulu mettre le doigt où ça fait mal : la politique du logement social du département par les voix des conseillers généraux Jacques Bourgoin (PCF) et Philippe Sarre(PS), sur l’emploi avec la question orale de Christian Fischer (PCF). L’offensive était argumentée, de quoi redonner une migraine au président de séance qui ne semblait pas en grande forme. Ainsi Jacques Bourgoin déclarait : « Vous communiquez, depuis janvier dernier, sur la construction de 3300 logements sociaux ; en réalité, si l’on ajoute les reconstructions des rénovations urbaines dans le cadre de l’ANRU, puis les logements nécessaires à la résorption de l’habitat insalubre, puis la compensation de la vente des 4000 logements sociaux, qui répétons-le est tout à fait scandaleuse et doit être abandonnée, c’est plus de 5000 logements sociaux par an, au minimum, qui sont nécessaires pour notre département. Or Monsieur le Préfet nous l’a confirmé, faute de volonté politique, on ne constate aucun frémissement dans la construction de logements sociaux dans les Hauts-de-Seine. D’ailleurs celui-ci m’a indiqué récemment qu’un budget équivalent à la construction de 1000 logements sociaux sera rendu cette année au ministère des finances. » et concluait en demandant « Quelle démarche comptez-vous faire auprès du préfet au nom de notre Assemblée pour demander qu’il oblige les villes hors la loi à atteindre, un nombre de logements sociaux au moins égal à 20% des résidences principales ? » Nicolas Sarkozy tenta bien plusieurs pirouettes pour éviter à la démonstration chiffrée du maire de Gennevilliers, puis au fil de son énervement, il chercha à attaquer la politique de la Ville de Paris, puis expliqua que l’effort en matière de logement social de la ville de Neuilly « était remarquable » ce qui fit rire des conseiller généraux de gauche. Mais l’ex-maire de Neuilly ne plaisantait pas, c’est très sérieusement qu’il défendait ainsi son bilan, allant même jusqu’à faire de Neuilly un modèle et d’accuser les communistes de «paupériser leurs villes». Puis le communiste Christian Fischer intervient pour faire remarquer que dans les Hauts-de-Seine « le nombre de Rmistes est passé de 7841 bénéficiaires en 1991 à plus de 22 000 en 2005, un taux de chômage à 9,5%, une perte de 5304 emplois salariés entre 2002 et 2003, un secteur industriel, en net recul ! Et cette situation risque de s’aggraver avec les suppressions d’ emploi prévus ou prévisibles à Aircelle, Helwett Packard, Thales ». Il demandait au président du conseil général « comment vous compter soutenir activement les démarches des salariés, syndicalistes et élus locaux qui veulent faire émerger des solutions alternatives et innovantes? ». Là encore, après un début de réponse lu par le Président semblant compatir avec les salariés, l’énervement pris le dessus, le naturel revient au galop pour expliquer que l’on ne peut pas « empêcher les entreprises de partir, cela en empêcherait d’autres de venir ». Ce qui fit dire à Patrice leclerc « Sakozy nous répond que quand les entreprises sont là, il est prêt à leur donner des fonds publics, quand elles partent il ne peut et ne veut rien faire, mais il va améliorer sa politique d’aide aux chômeurs et au Rmistes. Bref, avec Sarkozy c’est toujours les mêmes qui sont gagnant ! ». Politique d’aide aux chômeurs qui n’est pourtant pas si efficace que cela et en tout cas pas innovante car on a appris lors de cette séances que grâce aux très grands efforts personnels de Nicolas Sarkozy il y a eu, en un an, 52 rmistes qui ont trouvé un contrat insertion-revenu minimum d’activité sur plusieurs milliers de Rmistes dans le département. Voilà qui relativise bien les coups médiatiques à la Courneuve après le décès d’un jeune. Il ne suffit pas de travailler l’image, il faut des résultats. C’est sur ce terrain que la gauche attaque maintenant Nicolas Sarkozy sur sa politique départementale. « Après les déclarations, les résultats », le président du conseil général ne semblait pas prêt ce vendredi à répondre concrètement aux questions.

 

Patrice Fauvel

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